Cultura/Educación

Adieu Ferrer

Tania Assaf y Joaquín Ferrer. Foto Andrés Landino

Por Tania Assaf.

Amor,

Je t’ai connu personnellement à Paris, pas très tôt, dans les années 2000, grâce à notre grand ami commun, Guy, qui vient de nous quitter … aussi.

Guy savait qu’entre nous allait naître une belle et fidèle amitié, il t’aimait tant.

Il a bien vu, puisque depuis notre rencontre, notre amitié n’a pas cesser de grandir et est devenue une belle histoire d’amour, amour pour l’homme que tu es, ta personnalité, ton charisme, ton charme, ton histoire, ton talent, ton art, amour pour ta famille qui est à ton image, ta belle Aïa, Christiane mon amie qui m’a toujours permit de te serrer fort dans mes bras et te dire je t’aime.

Aujourd’hui je souffre à côté de tous ceux qui t’aiment, tu savais combien ton départ allait nous faire mal et t’as eu l’intelligence de nous préparer doucement.

T’as beaucoup souffert du départ de ton ami Johny, ça t’as affaibli, t’étais si triste, il te manquait terriblement et en même temps tu pensais à ton départ à toi qui ne tarderait pas…

Tu m’envoyais des jolies messages au téléphone en nous rappelant combien tu nous aimes, “embrasse fort mon ami Samir”.

À chaque passage à Paris je passais te voir, vous voir.

Tu me disais que tes jours sont comptés, je te répondais pour minimiser notre chagrin, que nous avons tous nos jours comptés… t’insistais à dire que t’étais à la fin de ta vie, tu le disais sans vouloir nous faire pleurer, sans drame, tu le disais avec un beau sourire pour adoucir le message…

Aussi tu nous rassurais en nous disant que tu n’avais pas mal, c’était important de l’entendre, pas de souffrance physique, tu partais doucement avec toute ta tête bien claire et éveillé, ton intellect était d’une jeunesse enviable mais ton corps ne suivait pas, hélas. Ta maladie avançait sans scrupule, tu partais oui, comme une bougie qui se consomme tout doucement, mais en paix.

Tu savais aussi que ton passage sur terre n’était pas celui d’un simple mortel, tu nous léguais ta vie à travers ton œuvre pour qu’on puisse tous jouir d’elle pour l’éternité.

T’as eu une belle vie malgré ton déracinement qui fait de nous, les expatriés par force, des orphelins, avec une plaie qui a du mal à cicatriser, parce que t’étais tellement cubain dans l’âme, coño! Comme souvent ce mot venait à ta bouche.

Très aimé et entouré jusqu’à ton dernier souffle par tes filles Mounia et Aïa, et ta femme, ton admirable et admiratrice Christiane, qui avec son amour, intelligence et adoration pour toi a su panser ta plaie de cette déchirure avec ta terre natale et réussi à faire de toi un homme épanoui et heureux.

Le 25 mars 2022, à Londres, j’ai rêvé ou plutôt j’ai eu un cauchemar:

“Nous étions ensemble, nous 4, toi, Christiane, Samir et moi dans la rue, il faisait nuit, on se baladait, ensuite toi et moi on a fait un aparté et tu me disais combien tu m’aimes, que j’étais ta seule amie, Samir avait saisi le moment pour nous photographier et éterniser cet instant.

Nous arrivons dans un appartement, c’était le mien à Cuba, nous étions au salon et Christiane au balcon, d’un coup tu marcha tout droit et déterminé vers le balcon où se trouvait Christiane et t’enjamba la balustrade en te jetant dans le vide d’un 7eme étage… Christiane essaya de te rattraper sans succès…”

Fin du cauchemar et retour à la réalité.

À mon réveil je découvre l’appel manqué de Christiane à 6h57 heure de Londres suivi d’un message qui m’a fait comprendre que tu venais de nous quitter.

T’es venu me dire au revoir, amor; au revoir Ferrer, merci de m’avoir prévenu, merci pour ton amitié, merci pour ton amour inconditionnel, chanceuse de t’avoir rencontré, restons en contacte, comme disait notre ami Jorge.

Tania Assaf es cubana, coleccionista de arte.

Tania Assaf y Joaquín Ferrer

Traducción al español:

Amor,

Te conocí personalmente en París, no muy temprano, en la década de 2000, gracias a nuestro gran amigo en común, Guy, que acaba de dejarnos… también.

Guy sabía que entre nosotros iba a nacer una hermosa y fiel amistad, te quería mucho.

Él vio bien, dado que desde nuestro encuentro, nuestra amistad no paró de crecer y se ha convertido en una hermosa historia de amor, amor por el hombre que eres, tu personalidad, tu carisma, tu encanto, tu historia, tu talento, tu arte, amor por tu familia que es a tu imagen, tu bella Aïa, Christiane, la amiga que siempre me ha permitido estrecharte entre mis brazos y decirte que te amo.

Hoy sufro al lado de todos los que te amamos, sabías cuánto nos iba a doler tu partida y tuviste la inteligencia de prepararnos con delicadeza.

Sufriste mucho la partida de tu amigo Johny, te debilitó, estabas muy triste, lo extrañabas terriblemente y al mismo tiempo pensabas en tu partida que no tardaría en llegar…

Me enviaste lindos mensajes por teléfono recordándonos cuánto nos amabas, “besa fuerte a mi amigo Samir”.

Cada vez que fui a París fui a verte, a verles.

Me dijiste que tus días estaban contados, te respondí para minimizar nuestro dolor, que todos tenemos los días contados… insististe en que estabas al final de tu vida, lo dijiste sin querer hacernos llorar, sin drama, lo dijiste con una hermosa sonrisa para suavizar el mensaje…

Entonces nos tranquilizaste diciéndonos que no tenías dolor, era importante escucharlo, ningún sufrimiento físico, te fuiste lentamente con toda tu cabeza muy clara y despierta, tu intelecto era envidiablemente joven pero tu cuerpo no te sostuvo, lamentablemente. Tu enfermedad avanzaba sin escrúpulos, te ibas sí, como una vela que se consume lentamente, pero en paz.

También sabías que tu paso por la tierra no era el de un simple mortal, nos legaste tu vida a través de tu obra para que todos pudiéramos disfrutarla por la eternidad.

Tuviste una bella vida a pesar de tu desarraigo que nos convierte en expatriados a la fuerza, huérfanos, con una herida que lucha por sanar, porque eras tan cubano de corazón, ¡coño! Cuántas veces esta palabra vino a tu boca.

Muy amado y rodeado hasta tu último aliento por tus hijas Mounia y Aïa, y tu esposa, tu admirable y admiradora Christiane, que con su amor, inteligencia y adoración por ti supo sanar tu herida de este desgarro con tu tierra natal y logró para hacerte un hombre realizado y feliz.

El 25 de marzo de 2022, en Londres, soñé o más bien tuve una pesadilla:

“Estábamos juntos los 4, tú, Christiane, Samir y yo en la calle, estaba oscuro, caminábamos, entonces tú y yo hicimos un aparte y me dijiste cuánto me amabas, que yo era tu única amiga, Samir aprovechó el momento para fotografiarnos e inmortalizar el instante.

Llegamos a un apartamento, era el mío en Cuba, nos encontrábamos en la sala y Christiane en el balcón, de repente caminaste derecho y decidido hacia el balcón donde estaba Christiane y saltaste la balaustrada, arrojándote al vacío de un 7mo piso… Christiane intentó alcanzarte sin éxito…”

Fin de la pesadilla y vuelta a la realidad.

Al despertar descubro la llamada perdida de Christiane a las 6:57 a.m. hora de Londres seguida de un mensaje que me hizo entender que acababas de dejarnos.

Viniste a despedirte, amor; adiós Ferrer, gracias por avisarme, gracias por tu amistad, gracias por tu amor incondicional, suerte de haberte conocido, sigamos en contacto, como decía nuestro amigo Jorge.

 

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